L’OPACITE DANS LE MONDE DES DECHETS

Le VALTOM (syndicat pour la valorisation et le traitement des déchets ménagers) vient de publier sa feuille de route (2025/2035) baptisée Valordom3 avec comme objectif de maitriser et atténuer l’impact des déchets sur le changement climatique.
Noble objectif auquel nous souscrivons mais qui reste théorique dans l’esprit du VALTOM et son prestataire SUEZ/VERNEA.
La théorie est belle mais la pratique l’est moins.
Les faits contredisent totalement cet objectif.
DECHARGE DE PUY-LONG
Contrairement à la hiérarchie officielle des modes de traitement des déchets, le VALTOM a obtenu du Préfet du Puy De Dôme que la décharge de Clermont, qui devait fermer administrativement en 2025, voit son exploitation prolongée de 25 ans pour 90 000 tonnes/an.
2 250 000 tonnes supplémentaires enfouies qui dégageront des polluants dans l’air et dans les eaux résiduaires ; des lixiviats (jus des décharges chargés de polluants dangereux).
On s’éloigne grandement de l’article L541-1II du code de l’environnement et des orientations nationales et européennes.
Nous dénoncions déjà LE FORCING DU LOBBY DES DECHETS sur notre site
Cliquer sur le lien ci-dessous pour voir l’article.
ARTICLE DU 3 AVRIL 2025
INCINERATEUR DE CLERMONT FERRAND
Le deuxième projet du VALTOM est encore plus délirant.
Alors que le Tribunal Administratif et la Cour Administrative d’Appel avaient limité à 150 000 tonnes/an la capacité d’incinération « pour éviter des pollutions supplémentaires », les services préfectoraux et le VALTOM soutiennent la demande expresse de SUEZ/VERNEA d’incinérer 170 000 tonnes/an.
Les 20 000 tonnes/an supplémentaires se décomposent en :
– 9 000 tonnes/an d’ordures venant du Cantal
– 11 000 tonnes/an de lixiviats (jus des décharges chargés de polluants dangereux).
Une participation du public par voie électronique a été ouvert du lundi 30 juin jusqu’au mardi 29 juillet, pendant la période estivale, et sans tapage médiatique, pour permettre au public de s’exprimer sur l’augmentation de la capacité de l’incinérateur du Valtom.
Un coup de force de la Préfecture, du Valtom et de Vernéa /SUEZ.
C’est un déni de démocratie qui ne profitera qu’à la multinationale SUEZ/VERNEA !
Cliquer sur le lien ci-dessous pour consulter l’avis émis.
AVIS D’OUVERTURE D’UNE PARTICIPATION AU PUBLIC
Les 9 000 tonnes/an représentent une solution partielle aux cantaliens alors qu’ils disposent à proximité (65 Kms) d’une usine neuve prévue pour couvrir la totalité de leurs besoins. Celle-ci est située dans l’Aveyron et le refus des décideurs cantaliens risque de mettre en difficulté financière cette unité. Ils préfèrent faire 340 kms AR par la route pour les incinérer à Clermont Ferrand.
Cliquer sur les liens ci-dessous pour consulter les articles de LA MONTAGNE AURILLAC
ARTICLE DU 2 OCTOBRE 2025 : Un centre de traitement de déchets inauguré dans l’Aveyron, une solution pour les déchets cantalous
ARTICLE DU 8 OCTOBRE 2025 : AURILLAC AGLO dit NOM au projet aveyronnais et réaffirme son choix pour un traitement de la totalité des déchets cantalous à VALTOM.
Décision prise par le CoDERST (Conseil De l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques) le 17 octobre 2025 malgré l’opposition de UFC-Que Choisir.
(Cliquer sur le lien pour voir article sur ce qu’est le CoDERST, et l’encadré entérinant la proposition de la préfecture et du VALTOM).
QU’EST-CE QUE LE CoDERST
Dans le code de l’environnement, le principe de proximité prévoit que la gestion des déchets doit être aussi proche que possible de leur lieu de production. Ce qui n’est manifestement pas le cas.
L’incinération des 11 000 tonnes/an de lixiviats est une technique expérimentale qui risque de mettre en suspension des particules toxiques de métaux lourds, de polluants éternels (PFAS) dans l’air déjà dégradé de l’agglomération clermontoise. Le principe de précaution doit être pris en compte pour protéger les citoyens qui restent les principaux financeurs du service public des déchets.
L’augmentation de 20 000 tonnes/an n’est pas une nécessité ni une urgence. C’est encore moins une modification non substantielle comme veulent le faire croire le VALTOM et la Préfecture éviter des formalités et des délais plus longs.
Les citoyens pensaient être protégés par des décisions de justice du Tribunal Administratif qui avaient limité à 150 000 tonnes la capacité maximale d’incinération annuelle. La préfecture souhaite passer outre cette décision et imposer l’augmentation du tonnage.
On croyait au service public des déchets et on constate que ce sont les industriels qui fixent les règles à leur profit exclusif.
On attendait de l’Etat, en cette période de disette budgétaire, qu’il évite le gaspillage de l’argent public, ce qui ne semble pas le cas pour l’Etat lui-même mais aussi pour les collectivités et les contribuables et usagers
On pensait que l’Etat privilégiait l’intérêt général contre les appétits des industriels privés.
Les grands principes, comme
- Le principe de proximité,
- Le principe de précaution
- Le principe de pollueur payeur,
doivent s’appliquer avec rigueur.
LA RAISON DOIT L’EMPORTER
Pour en savoir plus, cliquer sur le reportage de FR3 Auvergne Rhône Alpes du 13 novembre et sur le reportage de ICI du 8 décembre.



