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COVID-19 : DES INTOXICATIONS EN HAUSSE

Tous les moyens ne sont pas bons pour lutter contre le Covid-19. Certains moyens utilisés en prévention ont provoqué des intoxications, irritations et autres troubles. Les signalements auprès des centres antipoison ont augmenté dès mars 2020.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en France, les mesures barrières ont largement été promues. Certaines personnes se sont montrées un peu trop zélées et se sont exposées à des produits pouvant être dangereux. Une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en témoigne. Entre le 1er et le 24 mars, les centres antipoison ont répertorié 245 cas d’exposition dangereuse à des produits destinés à lutter contre le virus. 6 appels sur 10 concernaient des symptômes apparus par la suite.

PRUDENCE EN NETTOYANT L’INTÉRIEUR

Les produits nettoyants et les désinfectants ménagers sont la première cause de signalement (30 %). Les victimes se sont manifestées après des utilisations excessives ou non conformes aux instructions sur l’emballage. Citons, par exemple, le mélange d’eau de Javel avec un produit détartrant – comme le vinaigre blanc. Il est strictement déconseillé car il provoque un dégagement gazeux de chlore, dangereux s’il est inhalé. Certains appelants se sont ainsi plaints de brûlures de la bouche ou du pharynx, d’autres de gêne respiratoire ou de vertiges. Parmi les détournements fréquemment relevés figure également le  recours à des produits désinfectants (lingettes, vinaigre, eau de Javel) afin de se laver les mains ou la bouche. Là encore, la pratique est déconseillée : ces produits sont corrosifs. Le plus souvent, les symptômes se sont limités à des irritations cutanées.

SOLUTIONS HYDROALCOOLIQUES

Du côté des solutions hydroalcooliques (28 % des cas), une tendance inquiétante émerge. Des expositions accidentelles sont survenues car les gels sont restés à portée des enfants ou étaient stockés dans un contenu non étiqueté. Ce sont surtout les formules « maison » qui s’avèrent problématiques. Les personnes qui ont souhaité suivre la recette de l’Organisation Mondiale de  la Santé (OMS) se sont parfois exposées à des produits hautement toxiques, tels que l’alcool concentré ou l’eau oxygénée. Un enfant a ainsi bu un mélange de ces deux produits, heureusement sans conséquence grave.

GARE AUX HUILES ESSENTIELLES

Enfin, les huiles essentielles ont également fait l’objet de nombreux signalements (13,5 %). L’Anses rappelle, à ce sujet, qu’elles ne constituent pas un moyen de lutte contre le Covid-19. Pourtant, les personnes avaient recours à ces produits pour « renforcer leurs défenses naturelles » ou encore « assainir l’air intérieur ». Ces utilisations se sont faites sans respecter les précautions d’usage qui s’appliquent.

Les huiles essentielles sont fortement concentrées. De ce fait, certaines ne doivent pas être ingérées pures (menthe poivrée, thym à thymol, origan, etc), d’autres ne doivent pas être appliquées sur la peau (agrumes, cannelier, giroflier, etc) ou diffusées sans précaution dans l’air (gaulthérie couchée, lavande, eucalyptus, etc). Ces règles de prudence ont été assez peu suivies. Parmi les appels, certaines personnes ont ingéré des huiles qui n’auraient pas dû l’être et ont souffert de douleurs oro-pharyngées ou de troubles digestifs. Une crise d’asthme a été causée par un spray. Pour rappel, le recours aux huiles essentielles est déconseillé en cas de troubles respiratoires, ainsi qu’aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes. Nombre d’entre elles sont irritantes pour les voies respiratoires.

Source : quechoisir.org