UFC-Que Choisir Clermont-Ferrand

1-ACTIONS LOCALES

SPÉCIAL TOUSSAINT

 Nous avons tous, à un moment ou à un autre, perdu des êtres chers. En cette période de Toussaint, nous avons plus particulièrement une pensée pour nos chers disparus. L’UFC QUE CHOISIR 63 vous propose quelques réflexions utiles sur de ce moment souvent compliqué que certains exploitent parfois sans retenue.

QUEL RECYCLAGE ?

         Nous allons porter des fleurs sur les tombes mais celles-ci ne sont pas éternelles. Beaucoup de plastiques, d’emballages, de terre et de végétaux qui deviennent des déchets, qu’il convient de recycler pour les uns et de collecter séparément pour les déchets fermentescibles qui doivent être valorisés séparément. Nous rappelons notre proposition faite il y a plus de deux ans au VALTOM d’inciter ses adhérents (syndicats de collecte et Métropole) à profiter de cette période de Toussaint pour mettre à disposition des populations des poubelles jaunes et vertes devant les cimetières pour que le tri sélectif se fasse à cette occasion. Les élus locaux doivent se mobiliser à cette fin pour favoriser le recyclage sans attendre que la réflexion du Valtom aboutisse.

MANQUE DE TRANSPARENCE DU MARCHE FUNERAIRE

Notre enquête UFC QUE CHOISIR 63 sur les Pompes Funèbres dans le Puy de Dôme a servi de référence à M. André CHASSAIGNE, député du Puy de Dôme, pour poser une question écrite au Gouvernement. En 2019, 29% des demandes de devis étaient restées sans réponse. 75%des devis n’étaient pas conformes aux dispositions relatives aux codes et arrêté du 11 janvier 1999 en vigueur. Cette enquête avait révélé des écarts tarifaires. La période de deuil ne permet pas un choix éclairé des familles. Le député a demandé à la Direction de la Concurrence et de la consommation (DGCCRF) un état des contrôles et les sanctions infligées.

La réponse du Ministère, publiée au JO du 28/07/2020, nous précise que les prix des prestations sont libres, chaque prestation doit correspondre à l’une des 6 étapes des obsèques définies dans le modèle de devis en précisant les prestations obligatoires et celles facultatives. L’Administration avait constaté en 2017 et 2018 que de nombreux établissements (596) méconnaissaient la règlementation et, en fonction de la gravité des manquements, ont fait l’objet d’avertissements, d’injonctions ou d’amendes administratives. Dans le Puy de Dôme, une seule entreprise a été contrôlée donnant lieu à un avertissement. A la suite, la DGCCRF a reçu les fédérations professionnelles du secteur en les invitant à rappeler à leurs adhérents leurs obligations en matière d’information du consommateur.

L’UFC 63 s’étonne qu’un seul avertissement ait été adressé à un seul établissement dans le Puy de Dôme alors que nous recevons de nombreux signalements de la population. Il nous faudra vraisemblablement actualiser l’enquête de 2019 pour voir si les consignes des fédérations nationales et de l’Administration sont bien suivies d’effets.

 CERCUEIL BIODEGRADABLE

 Déjà répandus dans le nord de l’Europe, les cercueils en carton commencent à se développer également en France depuis quelques années. Fabriqués en papier recyclé, donc plus légers qu’un cercueil en bois, et surtout très personnalisables, ils peuvent donc séduire pour leur côté rapidement biodégradable. Du côté des tarifs, ils offrent l’intérêt d’être assez peu chers, même si les modèles haut de gamme reviennent souvent au même prix qu’un cercueil en pin basique.

 LA REGLEMENTATION

Les cercueils doivent être fabriqués dans un matériau ayant fait l’objet d’un agrément par le ministre chargé de la santé, après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

Le décret n° 2018-966 du 8 novembre 2018 a modifié la réglementation relative aux caractéristiques des cercueils, et un arrêté du 20 décembre 2018 a défini ces caractéristiques. Aujourd’hui, l’article R. 2213-25 du Code général des collectivités territoriales impose des caractéristiques « de résistance, d’étanchéité, de biodégradabilité du cercueil lorsqu’il est destiné à l’inhumation ».

Dès lors que ces caractéristiques sont respectées, il est mis fin à l’obligation de n’utiliser que des cercueils en bois ou fabriqués avec des matériaux agréés autres que du bois.

Un cercueil avec garniture étanche fabriquée dans un matériau biodégradable agréé dans les mêmes conditions, est autorisé si la durée du transport du corps est inférieure à deux heures, ou à quatre heures lorsque le corps a subi des soins de conservation, soit en cas de crémation. Les garnitures et accessoires posés à l’intérieur ou à l’extérieur des cercueils destinés à la crémation sont composés exclusivement de matériaux combustibles ou sublimables et il ne peut y être fait usage d’un mélange désinfectant comportant de la poudre de tan ou du charbon pulvérisé.

A QUOI RESSEMBLE LE CERCUEIL EN CARTON ?

Concrètement, ce cercueil n’est pas vraiment en carton, mais fabriqué en cellulose ou en fibres de papier recyclé. Il est donc très léger, moins de 10kg, soit environ 40kg de moins qu’un cercueil en bois. Mais il supporte tout de même jusqu’à 200kg. Enfin, sa colle est faite d’amidon de maïs et donc non polluante. Sa fabrication cherche donc à respecter l’environnement.

BON A SAVOIR

Le cercueil en carton n’est pas exclusivement réservé à la crémation.

Le cercueil au carton a pour principaux avantages ses possibilités de personnalisation et ses tarifs. Il faut compter entre 300 et 912 euros pour un cercueil en carton contre 600 à 1 800 euros en moyenne pour un cercueil en bois.

À noter : les cercueils en carton doivent être conformes aux Normes AFNOR NFD80-001-1 et NFD80-001-3

Toutes les pompes funèbres ne proposent pas ces cercueils, mais elles peuvent se mettre en relation avec un distributeur à votre demande. Le cercueil peut être livré partout en France très rapidement après la commande. Les pompes funèbres restent parfois réticentes face à ces cercueils en carton  parce qu’ils sont moins chers que les cercueils en bois.  Ces cercueils en carton représentent notamment une alternative pour la crémation, au cours de laquelle le cercueil sera de toute façon brûlé.

CREMATION : LA FLAMBEE TARIFAIRE !

Alors que la part des crémations pour les funérailles tend à rejoindre celle de l’inhumation, l’UFC-Que Choisir souligne une nouvelle fois que la crémation est loin de constituer une solution plus économique. En effet, notre enquête[1] met en évidence un tarif moyen de 3986 €, en forte augmentation par rapport à 2014 (alors 3609 €), avec un éventail allant de 1362 € à 7918 €. Cette hausse du coût global s’explique notamment par celle du second poste de dépense de la crémation derrière le cercueil, à savoir le crématorium qui est en moyenne facturé à 693 €, soit + 16 % en 5 ans. Si cette forte inflation pourrait être en partie en lien avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle norme en 2018 concernant le traitement des fumées pour les crématoriums, l’hétérogénéité des situations sur le territoire (un coût allant de 297 € à 1185 €), est bien moins explicable, et surtout peu acceptable pour un service public en situation de monopole (régie ou délégation de service public) !

[1] Enquête réalisée du 23 mars au 6 avril 2019

EN CONCLUSION

 Le cercueil en carton s’affirme comme écologique, apportant ainsi une solution à une problématique très tendance y compris dans la sphère du funéraire. En effet la consommation de bois dans le cadre des obsèques participe à la déforestation et au gaspillage des ressources naturelles De plus la provenance des planches utilisées dans les menuiseries spécialisées n’est pas toujours traçable, loin de là. Par ailleurs l’usage du carton réduit le temps d’incinération, donc la consommation d’énergie et l’émission de pollution inhérente. Cependant, vous devez choisir entre les différentes possibilités et les tarifs doivent suivre les coûts réels. Faites établir des devis chez différentes entreprises et choisissez en connaissance de cause. Nous vous proposons de télécharger sur notre site un livret conseil élaboré par le service juridique de l’UFC QUE CHOISIR (https://clermontferrand.ufcquechoisir.fr)